mercredi 5 novembre 2008
SOS BRATAL!!!
Gabriel Fradet
gabrielfradet@hotmail.com
Le 3 novembre 2008
Madame, Monsieur,
Le petit texte illustré qui suit cette lettre résume une situation hélas classique dont est victime une petite communauté à La Goulette.
Je suis un « fils » de la Goulette, quittée en 1957. Ce n’est que 51 ans plus tard que je me suis résolu à exorciser cette perte en retournant en Tunisie. C’était le mois dernier. Le compte rendu illustré de mon voyage se trouve sur mon blog www.labernique.typepad.fr (catégorie découvertes) et sur mon site www.viedunfunambule.eu (chapitre Sicile et sa périphérie 1) la Tunisie et titre Album.
Je viens d'écrire une lettre au Président de la République pour lui faire part du scandale qui est en cours et solliciter sa protection de la communauté du Bratèl à La Goulette qui est gravement menacée, du patrimoine et de la côte, la vitrine du pays quand on arrive par la mer!
J'extraie de ma lettre à Monsieur Ben Ali les paragraphes suivant qui forment le corps de ce cette pétition.
“En flânant dans La Goulette, j'ai découvert le Bratèl dont j'ignorais complètement l'existence et que j'ai pu visiter. Cet ensemble de 95 maisons , appartements et magasins qui a appartenu au Baron d'Erlanger est unique; je voyage beaucoup et je n'ai jamais vu une tel havre humain.
L'architecture, les couleurs, la place centrale qui sert d'Agora pour la communauté très unie de musulmans, juifs et chrétiens, la végétation, la propreté et le bon entretien des lieux (j'ai même pu visiter l'appartement de la doyenne de la communauté) m'ont donné un sentiment de paix, d'humanisme et de beauté qui symbolise bien la Tunisie.
Or cette communauté est menacée de disparition.
En effet, les 10,000 m2 que représente l'ensemble, devant la mer...suscite des appétits féroces, donc les convoitises. Je connais bien, professionnellement, la profession des promoteurs et trop souvent, malheureusement leurs méthodes. Tout est entrepris pour déloger tous les habitants sans autre forme de procès.
En l'occurrence il me semble bien que le droit est du côté des habitants qui résistent comme ils peuvent, dans un climat de plus en plus pénible.
Non seulement je pense que cet ensemble doit être préservé et même promu comme partie du patrimoine de La Goulette, donc de la ville de Tunis mais aussi pour éviter que la côte ne soit bétonnée (selon une pratique connue qui a fait des désastres touristiques, écologiques etc.. dans tant de pays, France comprise) alors qu’ une grande partie de son charme réside dans cet habitat bas, blanc et bleu, qui s'intègre dans la nature et s'allie parfaitement avec la splendeur du Golfe de Carthage. C'est donc aussi une question environnementale.
Parce que le Bratèl est un enjeu humain, social, patrimonial, écologique et même un peu économique (les magasins côté ville), je me permets d'attirer votre bienveillante attention sur cette affaire , assez grave, et de solliciter votre haute protection pour que le Bratèl demeure en l'état, amélioré encore par la communauté qui y vit pacifiquement.”
Voudriez vous, Madame, Monsieur, circulariser cette pétition parmi ceux de vos amis qui connaissent et aiment la Goulette et la Tunisie et me communiquer, comme eux, votre adhésion à cette démarche? Pour communiquer la pétition, je ne citerai pas d'adresses e-mail mais seulement le nom et l'initiale du prénom.
Par avance je vous en remercie et vous adresse mes meilleures salutations
Gabriel Fradet
Les résistants du Bratèl
photo :Nina, 72 ans, la doyenne
Le premier jour que je réservai à une flânerie dans La Goulette, j’ai parcouru la grande promenade le long de la plage puis de la mer; en revenant sur le trottoir côté ville, mon regard a été attiré par une voûte curieuse au fond d’un étroit passage. Comme je la photographiais, un tunisien de mon âge environ, impeccablement et tout de blanc vêtu, m’a abordé et, me parlant en Français très correct, a engagé une conversation suivie rapidement d’une proposition: me faire voir le Bratèl où il habite.
Et j’ai découvert cet étonnant ensemble de maisons et de ruelles qui forment un carré entourant des arcades qui elles même ouvrent sur un vaste terrain arboré qui sert de lieu communautaire de rencontres, de terrain de jeux pour les enfants.
Sur un côté, un étage et une immense terrasse pour des appartements donnant sur l’un des deux boulevards internes de la ville et sur le jardin intérieur avec vue sur la mer , avec des magasins au rez de chaussée.
Un ensemble paisible, propre, pimpant, blanc et bleu et vert posé là en pleine ville au bord de la mer.
Je ne l’avais jamais vu car de la mer on ne peut imaginer cette petite cité dans la ville et aussi parce que, enfants, nous allions toujours aux mêmes endroits plus vers le Yacht Club de Carthage (mes parents ont même loué une grande villa au bord de la plage vers la grande jetée) que vers ces quartiers dits « populaires », en fait pleins de vie, de charmes, très animés à toute heure du jour et de la nuit.
J’ai été séduit d’un coup.
M., qui m’avait montré tout cela, était heureux de ma réaction. Et puis je suis parti.
Mais le déjeuner passé je me suis dit que je devais photographier le Bratèl (arcades en arabe) et je suis revenu et j’ai retrouvé M. qui m’a présenté à A., un homme jeune, élégant, mince , intelligent qui me faisait penser physiquement, étrangement, à Bernard D., lunettes et yeux gris clair compris, parmi mes ex beaux frères certainement le seul de qualité authentique.
Nous avons tout de suite sympathisé tous les 3 et M. m’a guidé vers différents coins pour prendre des photos , notamment sur la terrasse. Le tout propre, pimpant et vraiment charmant. Un lieu serein. Un lieu d'humanité.
Et, en cheminant, on m’a raconté l’histoire, qui doit être complétée, du Bratèl qui a appartenu au Baron d’Erlanger, célèbre banquier anglais qui, tombé amoureux de la Tunisie, a fait construire un splendide palais mauresque à Sidi Bou Saïd qu’il a légué, avec tout son ameublement, à la ville de Tunis ; il est devenu un musée.
Un ensemble de 96 maisons-appartements et de magasins (côté ville) qui étaient loués pour un prix modique que le Baron fit vendre sans savoir que des margoulins qui rodaient alentour allaient tenter de s’emparer de cet ensemble pour en faire un immense enjeu d'argent et un casse tête juridique car environ 35 de ces appartements ont été vendus, les autres restant loués. ET l'ensemble est aujourd'hui menacé d'expropriation au bénéfice évidemment et certainement d'une juteuse opération immobilière.
A. s’est consacré à une sorte de résistance intelligente à un projet qui porte tort à toute une communauté, soutenu par celle-ci, pour la survie du Bratèl afin d’éviter que le Bratèl et ses occupants ne disparaissent. Ses parents y ont vécu et comptaient parmi ceux qui avaient pu acheter. On imagine les loups alentour, babines retroussées, langue pendante et salivant à qui mieux mieux devant ce festin royal de prés de 10.000 m2, y compris certains appuis , énervés par cette résistance qui s’est organisée à mesure que s’étalaient mensonges, combines, procédures illégales et autres abus de pouvoir.
Et démolir la côte qui, là, a été préservée, quel kif ! Alors que, un peu plus loin, on appelle Boulevard de l'Environnement une vaste avenue qui justement l'a détruit!
Et on m’a raconté que, certes, actuellement, la grande majorité des habitants sont musulmans mais qu’il y a aussi des chrétiens retraités qui se sont accrochés au pays où ils sont nés et aussi des juifs (il y en avait bien plus avant) et que tout le monde vit en bonne intelligence formant une sorte de communauté conventuelle pluriconfessionnelle (un béguinage?) , très conviviale, celle appelée « Le Bratèl ».
Alors, chez la doyenne de cette petite cité, Nina Adèle P. , 72 ans, le regard vif, il m' a été raconté toute la défense organisée et gérée, subtilement, par A.…à risque parfois. J'avoue que j'ai admiré ce courage qui est fondé sur le droit et la citoyenneté et aussi ...sur l'intérêt bien compris des Goulettois!
Construire là (et j'ai montré des photos des dégâts, scandaleux à mes yeux, déjà commis, irréversiblement, à La Goulette), ce serait à coup sur la mort progressive du front de mer (progressive par la méthode des dominos; une photo montre aussi, prise de l'ex Primatiale, une énorme bâtisse en construction au bord de la mer vers Le Kram alors que toute cette banlieue Nord est plate!).
Il s'agit bien d'une destruction de l'environnement qui se prépare sournoisement en faisant disparaître un patrimoine historique et d'une réelle beauté. Et donc couler définitivement de La Goulette.
J’ai visité le petit appartement de Nina de 3 pièces avec cuisine; il est tout à fait charmant et convenable et il dispose d'une vue admirable sur la mer. "On", les loups, se propose de l'évacuer vers un hospice pour personnes désargentées, loin de La Goulette alors que dans cet appartement, où ses parents et une de ses tantes ont vécu et sont décédés, elle vit heureuse avec son chat; elle est le coeur d'une communauté qui l'aime. On voudrait la tuer qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Le Bratèl devrait mobiliser toute la population goulettoise (et les autorités au plus haut niveau) d'aujourd'hui mais aussi d'hier, que menacent des promoteurs sans scrupule . Je connais bien cette espèce!
J'ai bien sur proposé de les soutenir.
SOS BRATAL!!!
gabrielfradet@hotmail.com
Le 3 novembre 2008
Madame, Monsieur,
Le petit texte illustré qui suit cette lettre résume une situation hélas classique dont est victime une petite communauté à La Goulette.
Je suis un « fils » de la Goulette, quittée en 1957. Ce n’est que 51 ans plus tard que je me suis résolu à exorciser cette perte en retournant en Tunisie. C’était le mois dernier. Le compte rendu illustré de mon voyage se trouve sur mon blog www.labernique.typepad.fr (catégorie découvertes) et sur mon site www.viedunfunambule.eu (chapitre Sicile et sa périphérie 1) la Tunisie et titre Album.
Je viens d'écrire une lettre au Président de la République pour lui faire part du scandale qui est en cours et solliciter sa protection de la communauté du Bratèl à La Goulette qui est gravement menacée, du patrimoine et de la côte, la vitrine du pays quand on arrive par la mer!
J'extraie de ma lettre à Monsieur Ben Ali les paragraphes suivant qui forment le corps de ce cette pétition.
“En flânant dans La Goulette, j'ai découvert le Bratèl dont j'ignorais complètement l'existence et que j'ai pu visiter. Cet ensemble de 95 maisons , appartements et magasins qui a appartenu au Baron d'Erlanger est unique; je voyage beaucoup et je n'ai jamais vu une tel havre humain.
L'architecture, les couleurs, la place centrale qui sert d'Agora pour la communauté très unie de musulmans, juifs et chrétiens, la végétation, la propreté et le bon entretien des lieux (j'ai même pu visiter l'appartement de la doyenne de la communauté) m'ont donné un sentiment de paix, d'humanisme et de beauté qui symbolise bien la Tunisie.
Or cette communauté est menacée de disparition.
En effet, les 10,000 m2 que représente l'ensemble, devant la mer...suscite des appétits féroces, donc les convoitises. Je connais bien, professionnellement, la profession des promoteurs et trop souvent, malheureusement leurs méthodes. Tout est entrepris pour déloger tous les habitants sans autre forme de procès.
En l'occurrence il me semble bien que le droit est du côté des habitants qui résistent comme ils peuvent, dans un climat de plus en plus pénible.
Non seulement je pense que cet ensemble doit être préservé et même promu comme partie du patrimoine de La Goulette, donc de la ville de Tunis mais aussi pour éviter que la côte ne soit bétonnée (selon une pratique connue qui a fait des désastres touristiques, écologiques etc.. dans tant de pays, France comprise) alors qu’ une grande partie de son charme réside dans cet habitat bas, blanc et bleu, qui s'intègre dans la nature et s'allie parfaitement avec la splendeur du Golfe de Carthage. C'est donc aussi une question environnementale.
Parce que le Bratèl est un enjeu humain, social, patrimonial, écologique et même un peu économique (les magasins côté ville), je me permets d'attirer votre bienveillante attention sur cette affaire , assez grave, et de solliciter votre haute protection pour que le Bratèl demeure en l'état, amélioré encore par la communauté qui y vit pacifiquement.”
Voudriez vous, Madame, Monsieur, circulariser cette pétition parmi ceux de vos amis qui connaissent et aiment la Goulette et la Tunisie et me communiquer, comme eux, votre adhésion à cette démarche? Pour communiquer la pétition, je ne citerai pas d'adresses e-mail mais seulement le nom et l'initiale du prénom.
Par avance je vous en remercie et vous adresse mes meilleures salutations
Gabriel Fradet
Les résistants du Bratèl
photo :Nina, 72 ans, la doyenne
Le premier jour que je réservai à une flânerie dans La Goulette, j’ai parcouru la grande promenade le long de la plage puis de la mer; en revenant sur le trottoir côté ville, mon regard a été attiré par une voûte curieuse au fond d’un étroit passage. Comme je la photographiais, un tunisien de mon âge environ, impeccablement et tout de blanc vêtu, m’a abordé et, me parlant en Français très correct, a engagé une conversation suivie rapidement d’une proposition: me faire voir le Bratèl où il habite.
Et j’ai découvert cet étonnant ensemble de maisons et de ruelles qui forment un carré entourant des arcades qui elles même ouvrent sur un vaste terrain arboré qui sert de lieu communautaire de rencontres, de terrain de jeux pour les enfants.
Sur un côté, un étage et une immense terrasse pour des appartements donnant sur l’un des deux boulevards internes de la ville et sur le jardin intérieur avec vue sur la mer , avec des magasins au rez de chaussée.
Un ensemble paisible, propre, pimpant, blanc et bleu et vert posé là en pleine ville au bord de la mer.
Je ne l’avais jamais vu car de la mer on ne peut imaginer cette petite cité dans la ville et aussi parce que, enfants, nous allions toujours aux mêmes endroits plus vers le Yacht Club de Carthage (mes parents ont même loué une grande villa au bord de la plage vers la grande jetée) que vers ces quartiers dits « populaires », en fait pleins de vie, de charmes, très animés à toute heure du jour et de la nuit.
J’ai été séduit d’un coup.
M., qui m’avait montré tout cela, était heureux de ma réaction. Et puis je suis parti.
Mais le déjeuner passé je me suis dit que je devais photographier le Bratèl (arcades en arabe) et je suis revenu et j’ai retrouvé M. qui m’a présenté à A., un homme jeune, élégant, mince , intelligent qui me faisait penser physiquement, étrangement, à Bernard D., lunettes et yeux gris clair compris, parmi mes ex beaux frères certainement le seul de qualité authentique.
Nous avons tout de suite sympathisé tous les 3 et M. m’a guidé vers différents coins pour prendre des photos , notamment sur la terrasse. Le tout propre, pimpant et vraiment charmant. Un lieu serein. Un lieu d'humanité.
Et, en cheminant, on m’a raconté l’histoire, qui doit être complétée, du Bratèl qui a appartenu au Baron d’Erlanger, célèbre banquier anglais qui, tombé amoureux de la Tunisie, a fait construire un splendide palais mauresque à Sidi Bou Saïd qu’il a légué, avec tout son ameublement, à la ville de Tunis ; il est devenu un musée.
Un ensemble de 96 maisons-appartements et de magasins (côté ville) qui étaient loués pour un prix modique que le Baron fit vendre sans savoir que des margoulins qui rodaient alentour allaient tenter de s’emparer de cet ensemble pour en faire un immense enjeu d'argent et un casse tête juridique car environ 35 de ces appartements ont été vendus, les autres restant loués. ET l'ensemble est aujourd'hui menacé d'expropriation au bénéfice évidemment et certainement d'une juteuse opération immobilière.
A. s’est consacré à une sorte de résistance intelligente à un projet qui porte tort à toute une communauté, soutenu par celle-ci, pour la survie du Bratèl afin d’éviter que le Bratèl et ses occupants ne disparaissent. Ses parents y ont vécu et comptaient parmi ceux qui avaient pu acheter. On imagine les loups alentour, babines retroussées, langue pendante et salivant à qui mieux mieux devant ce festin royal de prés de 10.000 m2, y compris certains appuis , énervés par cette résistance qui s’est organisée à mesure que s’étalaient mensonges, combines, procédures illégales et autres abus de pouvoir.
Et démolir la côte qui, là, a été préservée, quel kif ! Alors que, un peu plus loin, on appelle Boulevard de l'Environnement une vaste avenue qui justement l'a détruit!
Et on m’a raconté que, certes, actuellement, la grande majorité des habitants sont musulmans mais qu’il y a aussi des chrétiens retraités qui se sont accrochés au pays où ils sont nés et aussi des juifs (il y en avait bien plus avant) et que tout le monde vit en bonne intelligence formant une sorte de communauté conventuelle pluriconfessionnelle (un béguinage?) , très conviviale, celle appelée « Le Bratèl ».
Alors, chez la doyenne de cette petite cité, Nina Adèle P. , 72 ans, le regard vif, il m' a été raconté toute la défense organisée et gérée, subtilement, par A.…à risque parfois. J'avoue que j'ai admiré ce courage qui est fondé sur le droit et la citoyenneté et aussi ...sur l'intérêt bien compris des Goulettois!
Construire là (et j'ai montré des photos des dégâts, scandaleux à mes yeux, déjà commis, irréversiblement, à La Goulette), ce serait à coup sur la mort progressive du front de mer (progressive par la méthode des dominos; une photo montre aussi, prise de l'ex Primatiale, une énorme bâtisse en construction au bord de la mer vers Le Kram alors que toute cette banlieue Nord est plate!).
Il s'agit bien d'une destruction de l'environnement qui se prépare sournoisement en faisant disparaître un patrimoine historique et d'une réelle beauté. Et donc couler définitivement de La Goulette.
J’ai visité le petit appartement de Nina de 3 pièces avec cuisine; il est tout à fait charmant et convenable et il dispose d'une vue admirable sur la mer. "On", les loups, se propose de l'évacuer vers un hospice pour personnes désargentées, loin de La Goulette alors que dans cet appartement, où ses parents et une de ses tantes ont vécu et sont décédés, elle vit heureuse avec son chat; elle est le coeur d'une communauté qui l'aime. On voudrait la tuer qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Le Bratèl devrait mobiliser toute la population goulettoise (et les autorités au plus haut niveau) d'aujourd'hui mais aussi d'hier, que menacent des promoteurs sans scrupule . Je connais bien cette espèce!
J'ai bien sur proposé de les soutenir.
SOS BRATAL!!!
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